MISSION 1976 A LA RECHERCHE DE PLUSIEURS MYTHES
JYC lance La Calypso dans une recherche mythique. Il espère retrouver au large d’Athènes de Rhodes, de la crête, les traces improbables de la cité engloutie de l’Atlantide.
Cette mission se déroulera en plusieurs phases :
– Ils feront la découverte de nombreuses épaves de navires en bois datant de l’époque de la fameuse bataille de Navarin en 1827.
– Ensuite, une visite des fonds marins de la région du port d’Héraklion permit de mettre à jour l’épave du navire français la Thérèse qui explora et sombra le 24 juillet 1669. La découverte de cette épave baptisée « l’épave aux crânes » du fait du nombre énorme de squelettes découverts, fut relaté dans le livre : » Fortunes de mer » sous le paragraphe « l’épave aux crânes ».
– Ensuite vient à proprement parlé la recherche de l’Atlantide. Tout en se servant de cartes topographiques, de livres écrits par Platon et bien d’autres ainsi que de photos aériennes, Cousteau fut incité à effectuer avec son navire, des fouilles sous-marines, aux alentours de la Crête. A la fin de ses recherches, rien ne permit avec certitude, d’affirmer que l’Atlantide serait l’actuelle Crête. La seule affirmation possible est que un violent séisme dû à un tremblement de terre suivit d’un raz de marée, ravagea une partie importante de la civilisation crétoise, Il y a bien longtemps. Cette partie de la mission fut relatée dans le livre : « A la recherche de l’Atlantide » ainsi que sur 2 documentaires : » A la recherche de l’Atlantide 1 et 2″.
Pour effectuer ces recherches sous-marines tranquillement, la Calypso accueille à son bord le DR Kharalambaros Kritzas (archéologue représentant le gouvernement Grec) ainsi que le Dr Papathanassopoulos Georges (archéologue sous-marin grec), le Dr Kolonas Lazare et un représentant du musée Nicholas Yalouris.
Afin de travailler dans les meilleures conditions dans une eau peu profonde, Delmotte et ces collègues fabriquent un radeau qui leur servira de base de plongée. Cette plate-forme est baptisée au champagne par Simone Cousteau et presque aussitot par son chien Ullysse en urinant sur ses planches. Il ne fait aucun doute pour l’équipe de la Calypso, le radeau sera nommé ULYSSE.
Sur le lieu même des recherches au fond de la mer, un carré de 25 éléments et chacun de 2 m2 est déposée. Un plongeur prend des photos tandis qu’un autre réalise des dessins. L’extraction des amphores est facilitée par l’utilisation de la suceuse (la suceuse à bord de la Calypso fut utilisée jusqu’à -50 mètres).Cette méthode de recherche archéologique fut mise au point à une période ultérieur par le Prof Nino lamboglia sur une épave Romaine. Cette technique consiste à descendre au fond cette sorte de grand cadre rectangulaire divisé en carrés égaux, de la sorte, que tous les objets s’y trouvent bien localisés les uns par rapports aux autres.
– Vient ensuite à Cousteau l’idée de retrouver le navire anglais, frère jumeau du Titanic qui sombra le 21 novembre 1916, dans le canal de Kéa. Ce navire plus connu sous le nom du Britannic, arborant les couleurs de la croix rouge, fut-il pris pour cible par mégarde par un sous -marin allemand durant le conflit de la première guerre mondiale ?
Pour réaliser à bien cette mission, JYC fit appel à Pollio, Dr Pierre Cabarrou (il s’occupera des hommes qui effectueront ces plongées profonde qui seront faites en utilisant de héliox), Marc Zonza, Danpham, Professeur Williams Tantum (vice-président de la société historique du Titanic) et d’une des dernières rescapée encore vivante du Britannic Mrs Sheila Marbeth Mitchell. Avant de rendre visite au Britannic, la Calypso se rend dans le port de Marina Zéa près d’Athénée pour y embarquer un caisson de décompression et sa réserve de mélange héliox pour ces plongeurs. JYC retrouva le géant des mers couché sur le flan par 120 mètres de fond. Après de multiples plongés en soucoupe, ils remontèrent du fin fonds des abysses : 2 cercles en cuivre de la grande roue, un sextant, la commande de corne de brume, un cadran contrôle, un crachoir et la chaîne d’ancrage. Cette étrange visite fut relatée dans le documentaire intitulé : » L’énigme du Britannic » ainsi que dans le livre : » Fortunes de mer ».
Héliox : hélium 54% + oxygène 14% + azote 32%.
La Calypso revient s’amarrer dans le port de Monaco, le 1er décembre 1976.
Texte écrit par Robert Pollio parue dans « le Morse en mars 2004″
Une plongée inoubliable dans l’histoire
» Le Britannic » était le cadet, et le plus grand, d’une série de trois navires :
Le tristement célèbre « Titanic », lancée en 1911 et coulé le 10/04/1912 lors de son voyage inaugural
L’olympique » lancé lui aussi en 1911 sera envoyé à la ferraille en 1935 suite à une grave collision survenue en 1934
Le « Britannic », ce dernier, lancé en 1914 est plus long de quelques mètres que le « Titanic ». Ses dimensions hors tout, sont impressionnantes : 271 m de long pour 28 m de large. Certainement suite aux graves carences relevées lors du naufrage de son frère, sa capacité en canots de sauvetage a été augmentée et d’imposants bossoirs (supports de mise à l’eau des canots) caractérisent sa silhouette. Il sera coulé le 21/11/1916 en pleine guerre des Dardanelles, certainement après avoir heurté une mine allemande. Le naufrage fera une trentaine de victimes parmi les 675 membres d’équipage et personnel médical embarqués. Transformé en navire hôpital, le Britannic n’avait heureusement pas encore à son bord les blessés de la guerre qu’il avait pour mission de rapatrier.
En Novembre 1975, la Calypso refait la même route, passe sous le temple de Posseïdon au cap Sounion et s’engage dans le canal de Khéa.
Le temple du dieu de la mer est la dernière construction humaine rencontrée par le Britannic quelques heures plus tard, les flots vont l’engloutir.
Le but de l’équipe de la Calypso est de retrouver le géant des mers disparu voici près de 60 ans.
Calypso, 13 novembre 1975
Depuis plusieurs jours, au rythme des « stop » monotones destinés au pointage de notre quadrillage systématique, nous tirons des traits dans le canal de Khéa (Grèce) à la recherche de l’épave du Britannic coulée voici près de 60 ans. Le point donné par l’Amirauté Britannique s’est avéré faux et la mer est grande !
Parvis Babai, notre informaticien, scrute l’enregistrement du sondeur latéral dont le « poisson » nage près de 100 mètres plus bas.
Dans la passerelle, j’observe le graphique du sondeur de navigation : le fond est tristement égal. Soudain…un brusque changement du tracé !
Parvis pousse un cri…Bébert a déjà réagi : »…le poisson ! vite!… »
Une masse énorme se dessine sur l’écran vers 80 mètres, et notre sonar «traine » à 100 mètres. Il faut virer le treuil rapidement si l’on ne veut pas « crocher » dans l’épave et perdre le précieux engin!… Ouf, ça passe !
Le tracé du sondeur navigation et celui du sonar latéral indiquent que nous sommes passés sur quelque chose de gigantesque : plus de 200 mètres de long pour 40 mètres de haut !
Est-ce le Britannic que nous cherchions ?
Nous devons vérifier de visu, mais impossible en cette saison, le courant est trop violent. Nous remettrons l’identification à l’été suivant.
Calypso 10 juillet 1976
Nous sommes revenus sur la zone, et avons mouillé une bouée sur le point le moins profond de l’écho : 85 m. le fond lui est à 110 m.
Bébert choisi 3 plongeurs pour l’accompagner : Raymond Coll portera la caméra, Ivan giacoletto amènera l’éclairage (alimenté depuis l’embarcation de surface par un groupe électrogène), je serais chargé de prendre les photos.
Les consignes sont simples : «vu la profondeur, nous ne disposerons que de très peu de temps. Il faut descendre le plus rapidement possible. Nous devrions apercevoir l’épave vers -60 mètres. Vous faites le maximum d’images. Nous devons tenter de l’identifier !… »
Extrait de mon journal:
«…Le Britannic repose sur 110 mètres de fond et remonte à 85 Mètres. Dès le départ de la plongée «cinéma », les lampes Edgerton explosent. Plus d’éclairage ! Tant pis, il est trop tard, nous plongeons quand même. La visibilité est d’une dizaine de mètres. Nous descendons vite…10, 20, 30, 40 mètres. En passant les 50 mètres, l’eau se teinte de rouille et le fond s’assombrit d’avantage. Je devais m’arrêter en vue de l’épave et faire des photos (vers 60 mètres), mais à 70 mètres, toujours rien. On devinait la masse sombre dessous…encore deux mètres et j’aperçois ce que je crois d’abord être une gigantesque bouche d’aération, en réalité, il s’agit d’un bossoir énorme ! Je le montre à Ivan…75 mètres. Sans éclairage, pas de prises de vue possible ! Bébert nous fait signe d’attendre et glisse vers l’épave. Je le vois, quelques mètres plus bas, se faufiler dans les coursives.
Le bateau est sur le flan…Bébert glisse, seul, le long d’une coursive vers 85-90 mètres. Je réalise alors que je le vois comme dans un rêve et que mon esprit s’embrume…mon profondimètre indique maintenant 77 mètres et nous avons quitté la surface depuis 12 minutes déjà… »
Au fond de moi une alarme résonne : DANGER NARCOSE !! Je fais signe à Raymond et lui indique que j’attaque une remontée.
Lentement, main sur main, le long de notre ligne de vie, je remonte. A 70 mètres je retrouve ma lucidité. Lors de mon ascension, je croise un banc de bonites, sans doute attirés par nos bulles. Elles semblent étonnées et me tournent autour un bref moment, avant de disparaître dans le bleu.
A 25 mètres Bébert, Raymond et Yvan me rejoignent, et nous partageons les longues minutes de paliers. Nos regards brillent…Il est là dessous, et nous sommes les premiers à l’avoir revu depuis son naufrage !
Ce n’est qu’en surface que nous pourrons libérer nos impressions:…ces bossoirs énormes sont la preuve qu’il s’agit bien du Britannic !
Cette plongée a imprimé nos mémoires.
L’exploration systématique aux mélanges et avec la soucoupe « Denise » SP350 aura lieu du 24/09/1976 au 18/10/1976, et nécessitera des moyens importants : tourelle de plongée Galéazzi, caisson de décompression multi places, ainsi que d’importantes quantités de bouteilles d’hélium et d’Origène pour assurer les gonflages. Mais cela est une autre histoire… (Voir le livre Fortunes de mer et le film l’Enigme du Britannic aux éditions Cousteau.
Haroum Tazzief, J C Roux et JYC, scene du film :à la recherhce de l’atlantide
séquence du film : à la recherche de l’atlantide doc de Mr Patrick Roux
photo prise et donnée par Mr Robert Pollio
On voit les tri-bouteilles dans les paniers latéraux et le chapelet de bulles provient de la décompression des plongeurs à l’inteieur de la tourelle. A ce stade, la tourelle est proche de la surface, prête à être remontée sur le pont de la Calypso.
Photo prise et envoyée par un ancien membre de la Calypso , Mr Robert pollio que je remercie.
Pour cette mission qui durera 1 an (du 31 octobre 1975 aux alentour d’octobre 1976), JYC s’est entouré de:
- Simone Cousteau
- Ferrandon Michel (maître d’hôtel)
- colin Mounier (préparatif mission)et (cinéaste)
- Henri Alliet (cinéaste)
- jean-jerome Carcopino (cinéaste)
- Jean-Paul Cornu (cinéaste)
- Babette Soria (préparatif mission)
- Pierre Mahé (capitaine de la calypso de décembre à fin janvier)
- Yves Gourlaouen (capitaine de la calypso en février)
- Paul Zuéna (second)
- josué »jo » Segui (le bosco)
- Pierre Bourrakoff (matelot grutier)
- JM France (chef mécanicien)
- Alinat (commandant)
- Jacques »gaston »Roux (ingénieur mécanicien électricien)
- Bob Braunbeck (pilote hélicoptère)
- Papa Flash (scientifique prise de vue sous-marine)
- Robert Pollio (plongeur cabliste)
- Albert Falco (chef plongeur)
- Raymond Coll (plongeur)
- Les frères Delmotte bernard et Patrick (plongeurs)
- Yvan Giacoletto (plongeur)
- Henri Garcia (plongeur)
- Daniel Bélanger (ingénieur son)
- Giraud
- Claude Bogaert
- Jean Hamon (preneur de son)
- Yves Zlotnicka(preneur son)
- Parviz Babai (informaticien maintenance des sondeurs)
et des savants et chercheurs officiels grecs: Dr Kharalambos Kritzas, Nikolos Platon, Dr Lazaros Kolonas, Dr Bourboudakis (archéologue), Dr Christos Doumas ( directeur des fouilles de Théra).
-Nicolas yallouris (traducteur grecque pour JYC)
retour de plongé en soucoupe de Mrs Sheila Marbeth Mitchell (doc me Mr Robert Pollio)
voici ci dessous les 7 survivant du naufrage du britannic lors d’un repas en compagnie du commandant Cousteau juste avant qu’il ne parte avec son navire Calypso a la recherche de l’épave du sisterships du titanic
Avant de regagner Le Pirée pour terminer leur mission, la Calypso et son équipage fait une escale afin de permettre à ses membres de visiter le village d’Akrotiri ou à été découvert comme à Pompeï les vestges d’une civilisation qu’une violente éruption à totalement fait disparaitre.
pour info:
En 1946 JYC et des amis plonge autour d’un rocher nommé le veyron, la vie est foisonnante et exubérante. En cette année de 1976, JYC et la Calypso retourne sur le même site de plongée, avec comme concordance la même période de l’année, mais aujourd’hui, la vie ne foisonne plus et la nature y est moins exubérante, les traces de la polution et de la présence de l’hommes ne fait aucun doute, ce n’est plus que désolation.