Souvenir de Mr Clairis Christos mission Patagonie
Sur cette page, je vais vous retranscrir sans rien modifier de l’email que le professeur Clairis Christos m’a fait parvenir après avoir visité son site , que je vous invite à parcourir.
Bonjour
Merci de votre intérêt pour mon site. Je viens de prendre connaissance de votre commentaire. Effectivement, alors que je dirigeais le « Centro de Investigación de Lenguas Indígenas-C.I.L.I. » (Centre de Recherche des Langues Indigènes) de l’Université Catholique de Valparaíso-U.C.V. au Chili et je menais des recherches sur la langue des indiens Qawasqar, connus aussi comme Alakaluf j’ai reçu, fin de l’année 1972, une proposition du commandant Cousteau pour collaborer à la réalisation d’un film sur la vie des Qawasqar, peuple en état d’extinction, dont l’habitat se trouvait dans les canaux magéllaniques du sud du Chili. J’ai accepté avec plaisir et j’ai proposé de me faire accompagné par une petite équipe, notamment par mon collègue Madame Mirka STRATIGOPOULOU, musicologue, et mon assistant Monsieur Rodrigo MEDINA. Cette collaboration, entre l’équipe Cousteau et le C.I.L.I. a abouti à la réalisation du film La vie au bout du monde que vous connaissez sans doute.
Plus en détail:
suite à l’accord conclu, une équipe Cousteau, constituée de cinq personnes, s’est rendu à Valparaíso en février 1973. Le chef de l’équipe était Monsieur Michel DELOIRE, cameraman. Je vous suggérerais, d’ailleurs, si vous souhaitez avoir des plus amples détails sur cette période de la Calypso de prendre contact avec lui. Ils faisaient également partie de l’équipe trois plongeurs et un ingénieur de son.
Pendant que l’équipe Cousteau se trouvait à Valparaíso attendant l’autorisation, par mon intermédiaire, de se transporter à Puerto Edén, localité où se trouvaient regroupés les Qawasqar, avec un bateau de la marine chilienne, la Calypso s’est accidentée de retour de l’Antarctique. Nous avons dû obtenir l’autorisation par l’amiral MERINO, commandant en chef de la marine chilienne, de sa réparation dans les chantiers navals de Punta Arenas, ce qui fut fait. Comme vous le signalez dans votre site la Calypso, en panne d’un hélice, fut escorté par le bateau « Yelcho » de la marine chilienne jusqu’à son arrivée à Punta Arenas.
Les cinq personnes, constituant l’équipe Cousteau et nous trois du « Centre de Recherche des Langues Indigènes » nous nous somme rendus, au bord d’un bateau de la marine chilienne, à Puerto Edén pour préparer le terrain de travail avec les Qawasqar et réaliser une bonne partie du tournage. Au bout d’un peu plus d’une quinzaine de jours de travail la Calypso est arrivée, en mars 1973, à Puerto Edén, de provenance de Punta Arenas avec en son bord le Commandant Cousteau (il avait joint la Calypso à Punta Arenas, suite d’avoir assisté aux obséques), Madame Simone Cousteau, Philippe Cousteau et un autre collègue universitaire, Monsieur Anello AGUAYO, spécialiste des mammifères marines. Après quelques jours de tournage à Puerto Edén, la Calypso est partie vers le nord avec nous à son bord plus un Qawasqar, Monsieur José TONKO qui devait nous servir de guide. Madame Mirka Stratigopoulou est resté à terre, car, comme vous le savez sans doute, aucune femme, sauf la bergère (Simone Cousteau) n’avait pas droit d’être à bord de la Calypso pendant la navigation.
Nous nous sommes partis, donc, pour éventuellement rencontrer les Qawasqar pratiquant leur nomadisme maritime dans les canaux magéllaniques. Pour cela on avait obtenu l’autorisation, par l’état majeur de la marine chilienne, pour naviguer dans les canaux interdits à la navigation ordinaire. Finalement, au bout de quelques jours de recherche nous avons tous débarqués à Puerto Montt. La suite c’est le film.
Christos CLAIRIS
Professeur émérite de linguistique générale
Sorbonne, Université Paris Descartes
www.christosclairis.fr