Merci à Mr Romain J Goehry, de bien vouloir nous faire profiter de ces souvenir et de son aventure sur Calypso et Alcyone


Romain J Goehry et JYC

J’ai effectivement eu la chance de naviguer sur Calypso et Alcyone en tant que « radio », poste tenu aux origines de l’aventure Cousteau par feu Guy JOUAS, un varois comme moi, que j’ai pu rencontrer à son domicile en 1991, avant mon affectation à ce qui était encore la Fondation Cousteau.
La fonction de radio de bord ayant évolué depuis ‘la belle époque’ du fait de la disparition du morse et de l’avènement des transmissions par satellite, le rôle essentiel du radio était d’assurer la maintenance de tout le matériel électronique situé entre la tête de mât et le fond de cale, sans oublier les appareils mobiles embarqués à bords des zodiacs et autres engins utilisés lors des missions……
Le radio assurait également la gestion des communications personnelles passées depuis le bord, faisait un peu de secrétariat, et pouvait, le cas échéant, être ‘promu’ preneur de son, employé à la manœuvre des zodiacs ou comme figurant lors de prises de vue…..

Concernant la composition du personnel des bateaux, il existait un ‘pool’ de membres permanents de l’équipage ou des équipes de tournage et scientifiques, faisant ‘partie des meubles’ et de facto personnages principaux lors des prises de vues que l’on retrouve tout au long de la filmographie de Cousteau, dont Falco, Laban, Wesly, Goirant, Sarano, Sion, France, Guillou, Martin-Laval, …..(avec toutes mes excuses à ceux que je n’ai pas mentionnés..), mais de nombreuses personnes, pour la plupart inconnues du grand public, ont également participé à cette aventure pour la durée d’une mission, voire plusieurs.
Par exemple, chaque mission comprenait un médecin qui était coopté par « le » médecin de la Calypso, Denis Martin-Laval (personnage éminemment sympathique avec qui j’ai eu la chance de naviguer lors d’une mission sur le Mekong et que j’ai revu à plusieurs reprises chez lui).

Il faut également savoir que la Marine Nationale a durant de longues années (je n’ai pas de précisions quant à la durée précise), détaché du personnel auprès de la Fondation à titre gracieux, à seule charge pour cette dernière de gérer le planning d’emploi de ce personnel et d’assurer sa mise en route lors des embarquements/débarquements.

Les seuls contacts de ce personnel avec les bureaux de la Marine consistaient en un suivi administratif, en particulier au niveau de la solde et de l’avancement.

C’est dans le cadre particulier de ce détachement que j’ai eu la chance de faire partie de l’Équipe Cousteau, avec d’autres marins de la ‘Royale’ : un officier (principalement capitaine de l’Alcyone, et ponctuellement de la Calypso), un chef de quart passerelle et un chef mécanicien. Nous étions donc quatre marins, techniciens et militaires de carrière, ayant eu le privilège de travailler en civil sur ces fameux bateaux, pour une durée de principe de deux ans, prolongeable selon des critères personnels.

J’ai quitté la Fondation en 1992, et suis resté en contact épisodique avec deux ou trois collègues (Brothier, Dayou, Furlan….), que j’ai eu l’opportunité de revoir en 2010, pour une mission inopinée à bord d ‘Alcyone. C’était à l’occasion de la présentation au Festival de Cannes de la version remastérisée du film « Le Monde du Silence ».

Ce court embarquement a été suivi d’une ultime mission (en ce qui me concerne) dans les semaines qui ont suivi, pour le tournage par une équipe de National Géographic, à partir de l’Alcyone, du film « les Secrets de la Méditerranée », sur les sites de plongée de JYC, 50 années plus tôt.

L’accent y a été porté sur la réduction de la faune sous-marine, la pollution de certains sites, l’amélioration de la situation autour des rares réserves naturelles sous-marines qui ont été créées (Scandola en Corse, Cabrera aux Baléares, les iles Medes en Catalogne…) et l’extrême nécessité d’en créer de nouvelles.

Voila tout ce que je peux dire au sujet de ma participation à cette belle aventure qu’a initiée le Commandant Cousteau.

Je suis heureux que des passionnés comme vous essayent de pérenniser le souvenir de ce personnage, de ses bateaux, et de ce qu’il a fait pour la découverte de la vie sous-marine; je tiens à leur rendre hommage.

Cordialement,
Romain J. GOEHRY