MISSION 1965 PRECONTINENT 3


Espadon et PC3

De février à mars, La Calypso part exécuter une mission hydrologique pour les professeurs Lacombe et Tchernia entre l’embouchure du Rhône et Nice. Par la suite suivra une expédition de géophysique et acoustique pour le compte du professeur Muraour. Cela consistera à enregistrer les données fournies lors d’explosion de mines sous-marine en surface (hydrophone) et en profondeur (géophone par – 2 160 mètres).

Entre le 13 avril et le 10 mai, La Calypso croisera entre Marseille et Tunis en passant par Sousse, Tripoli, Sfax, Gabès et Djerba pour y exécuter des prises photographiques à l’aide de leur troïka. Présence à bord du professeur Picard du centre marine d’Endoume.

Viendra ensuite pour le compte du professeur Ivanoff, une mission d’enregistrement de mesures d’optique le long d’un parcours reliant Nice, l’île du Levant, Bonifacio, l’île Pantelleria, Catane, Bastia puis Nice.

Entre Port-Vendres et le Cap Béar, dragage et carottage avec le chercheur Louis Glangeaud.

De fin août au 4 octobre, La Calypso, sous le commandement du professeur Lacombe, étudiera entre Cadix et Casablanca, les courants et l’hydrologie des fonds marins allant de – 600 à – 1 200 mètres.

Elle exécutera aussi quelques sorties en mer pour le professeur Labeyrie en collaboration avec le centre d’études nucléaires de Sarclay dans la région de Toulon ainsi que quelques relevés sismiques en compagnie du professeur Leenhart.

A la fin de toutes ces missions, un rapport sera rendue au Musée de Monaco
Le Musée Océanographique a été chargé par la délégation générale
a la recherche scientifique et technique (Comité exploitation des océans)
du lever d’une carte topographique sur la zone couverte par le réseau
de radionavigation du C.O.M.E.X.O. lors de sa première implantation.
Les conventions 62-FR-007 et 67-00-553 ont permis d’éxecuter ce travail,
qui est édité dans le cadre du contrat.
La zone couverte est sensiblernent un rectangle limité par les méridiens
06° 50′ E et 09° 20′ E, les parallèles 42° 30′ N et 43° 45′ N.

Les navires présent lors de ces recherches sont: La Calypso (capitaineMaritano) ; L’ Espadon(capitaine Toscano) et le Winnaretta-singer (capitaine Alibert)

Ont participée aux relevers

Sur Les réseaux RANA :
MM. BERAUD , BERTHAOUX , LAGORIO , MARCELIN , PERRIEN , RIVAUD,
SABATIER , VERHNET

Sur les navires :
MM. BARGIARELLI , BERTHOUX , CARPINE, FOLCO, GIERMANN,
KIENTZY , LAGORIO , LEENHARD , MARCELIN , MARIANI , PANIZZI PERRIEN,
PIERROT , RILVAUD , ROLLAND ,ROLLET , SABATIER , SEREVELOT ,TROMBETTA,
VENTOUILLAC.

Au dépouillement :
MM. ALINAT , MADRANGE ,MME PICARD , M, MME. PIERROT , REBUFFATTI

RESUME
Le Musée océanographique a été chargé par le C.O.M.E.X.O.
du lever de la carte bathymétrique de la rner Ligure. Le positionnement
a été effectué à l’aide du systeme RANA de radionavigation, dont les
émetteurs se trouvaient à Saint-Tropez et à Vintimille. Un sondeur
ED0 à 12 kHz et un enregistreur ALDEN ont fourni l’essentiel des
sondes, sur 10 000 miIles de profil.
Le dépouillement est effectué en prenant comme vitesse du son
dans I’eau la valeur de 1 500 m/s; la précision instrumentale absolue
est de + 5 m. La carte se présente sous forme de 16 feuilles au 1/50 000 et constitue un progrés sensible sur les documents antérieurs.

Une première expérience par -25 mètres de fond se déroulera dans le port de Monaco, pour ce faire, la sphère sera tansportée par le chalutier Lutin et l’Espadon. Elle sera constitué de 3 océanautes plongeurs de la Calypso et de 3 savants : Yves Bousquet(ingénieur); Jean-Pierre Bargiarelli(ingénieur); et Claude Dumas(assistant collège de France) Cette petit pré-mission se déroulera du 29 Aout au 2 Septembre.

A compter du 28 Aout et ce jusqu’au 24 octobre 1965 va se dérouler entre Monaco et Nice, en face du Cap Ferrat, très près de Villefranche-sur-Mer, la mission Précontinent 3.

Cette expérience consistera à faire vivre durant un mois, des hommes dans un habitacle par 100 mètres de profondeur.

Début de la mission, du 28 aout au 17 septembre, préparation et mise en sécurité du site de l’expérience et installation du poste EDF et du relais au pied du Phare de Cap-Ferrat et dans le Musée Océanographique de Monaco.

Une première expérience par -25 mètres de fond se déroulera dans le port de Monaco, pour ce faire, la sphère sera remorquée, depuis son site de construction sur le quai du port de Nice jusqu’au Port de Monaco, par le chalutier Lutin et l’Espadon. L’équipe sera constituée de 3 océanautes plongeurs de la Calypso et de 2 Ingénieurs et d’un scientifique : Yves Bousquet (ingénieur); Jean-Pierre Bargiarelli (ingénieur); et Claude Dumas (assistant collège de France). Cette petit pré-mission se déroulera du 29 Aout au 2 Septembre.

Le Dimanche 17 Septembre à 6 heures du matin. Les premiers océanautes se mettent à l’eau directement de la jetée ouest du port de Monaco.

  • 18 septembre début de la mise en pression de la sphère.
  • 19 septembre, remorquage de PC3 jusqu’au Cap-Ferrat par les navires Espadon et Lutin.

Il a fallut 5 jours pour descendre la sphère et finir de l’installer sur le site.

  • Une citerne d’eau douce est remorquée par le Winnaretta-Singer. Toute l’opération de remorquage du être reportée pour cause de gros temps.
  • 21 et 22 septembre, second remorquage de l’eau douce, arrivé sur le site le 22 à 0h15.
  • 24 au 29 septembre, grosse tempête avec risque pour la sphère déposée au fond de la mer et surtout pour le câble électrique la reliant au Cap Ferrat.
  • 29 septembre descente de la fausse vraie tête de puits de pétrole sur laquelle les océanautes devront travailler.
  • 13 octobre remontée de la sphère à 17h30, toujours en pression et remorquage pour Monaco par la Calypso.
  • 14 octobre, à 10h début de la phase de décompression des océanautes.
  • 17 octobre, à 22h50, fin de la décompression, ouverture du sommet de la sphère et sortie triomphale des hommes qui ont vécu par -100 m de fond.
  • 24 octobre, fin de dégagement du matériel du site du Cap-Ferrat.

Le navire espadon fut chargé du ravitaillement quotidien des cocottes-minutes contenant le nécessaire pour les océanautes.

Le choix du site de la mission:

  • Existence d’une plateforme naturelle assez grande située entre 95 et 110 m.
  • Proximité de la terre pour la liaison par câble jusqu’au Cap Ferrat.
  • Proximité immédiate d’une pente raide pour faire des plongées expérimentales plus profondes.
  • Proche d’un port ou d’une rade pour mettre à l’abri les bateaux d’assistance en cas de très mauvais temps.

Choix du site:

Site trouvé par Albert Falco et André Laban grâce à des plongées avec la soucoupe plongeante. Il se trouve à 350 mètres au sud du Cap-Ferrat à l’ouverture de la baie de Villefranche-sur-mer.

Pour palier tous accidents, un grand caisson médical pour aider à la décompression des océanautes en cas d’évacuation d’urgence fut installé dans les locaux du musée sur le quai du Port de Monaco sous la responsabilité du docteur Charlie Aquadro, qui durant toute la durée de la mission demeura prêt à intervenir nuit et jour.

Tests subis par les océanautes:

  • Électroencéphalogramme
  • Mesures capacité pulmonaire
  • Biologie du sang,
  • Essais différents mélanges respiratoires
  • Études graphologique et test psychologiques
  • Contrôle capacité cérébrale
  • Utilisation du néonvox qui permet de corriger la déformation de la voix due à l’hélium respiré ; il s’agit d’un mélange contenant du Néon.

Une fois au fond, durant leur journée, les plongeurs ou océanautes travailleront sur une fausse tête de puits de pétrole et réaliseront aussi pour le compte du professeur Brouardel des expériences de photosynthèse artificielle ainsi que des mesures fines de courantométrie.

Les océanautes de l’équipe d’essai à Monaco:

  • André Laban chef de mission
  • Jacques Rollet physicien musée océanographique de Monaco
  • Philippe Cousteau prises de vues télé et cinématographiques
  • Jean Claude Dumas responsable du spectrographe de masse
  • Jean-Pierre Bargiarelli physicien et ingénieur au musée de Monaco
  • Yves Bousquet physicien et ingénieur au musée de Monaco

Les Plongeurs de l’équipe de l’expérience elle-même sont :

  • André Laban chef de mission
  • Jacques Rollet physicien musée océanographique de Monaco
  • Philippe Cousteau prises de vues télé et cinématographiques
  • Christian Bonnici
  • Raymond Coll
  • Yves Omer.

présents aussi : 2 poissons rouges et 2 grenouilles

Deux mois avant la mission, deux équipes de 6 hommes subissent un entrainement intensif. L’une des équipes sera dite de secours, elle comportait :

Raymond Vaissière ; Professeur et chercheur en biologie marine au Musée océanographique de Monaco,
Michel Deloire ; Cinéaste,
Jean-Claude Le Péchon ; Ingénieur chercheur en biologie marine au musée océanographique de Monaco,
Italo Ferraro ; Italien, plongeur,
Claude Wesly ; océanaute de Précontinent I et II,
Bernard Delemotte ; plongeur,

Les plongeurs doivent être capable de parcourir 50 mètres en apnée par -60 mètres de fond à partir de bouteilles disposées à cette profondeur…

La plupart d’entre eux effectueront plusieurs plongées par -110 m en respirant un mélange hélium-oxygène (héliox) à partir une tourelle Galeazzi installée à bord de Calypso. Ils suivent aussi des cours intensifs de physiologie hyperbare et des conférences sur la technologie mise en œuvre dans la maison sous la mer….

Leur sécurité sera assurée par les plongeurs : Falco, Kientzy, Delmotte, Alépée, Deloire, Jean-Claude Le Péchon et Bousquet.

Participeront aussi à cette expérience, outre La Calypso (navire océanographique), le chalutier lutin (chalutier de 150 CV et de 60 tonnes de déplacements) l’Espadon (chalutier de 17 m , déplacement de 45 tonnes, puissance 130 CV, vitesse de 8 nœuds équipé d’une grue hydraulique et d’un treuil – OFRS Marseille) , le navire Physalie (musée Monaco, barque de pêche de 10 m à moteur équipée d’un treuil hydraulique de chalutage) , le Winaretta Singer (Musée Monaco, déplacement de 55 tonnes, de 20 m de long, puissance 130 CV , équipé d’un mât de charge et d’un treuil de dragage), le Labor (ponton automoteur de l’entreprise Serra-Frère de Toulon, longueur de 41 m, levage de 150 tonnes, d’une grue tournante de 7 tonnes et d’un treuil de 30 tonnes) et du Fortune (ponton automoteur de l’entreprise Serra de Nice utilisée à Nice pour la mise à l’eau de la sphère, force de levage 150 tonnes) et aménagé pour les plongées avec la soucoupe plongeante SP 300 de l’OFRS.

Les océanautes auront droit à la visite de l’écrivain James Ducan par le truchement de la soucoupe et un contact direct par radio et satellite (une première mondiale) sera établie avec l’habitat sous-marin SEA LAB II de l’US Navy en Californie, immergé au même moment à 60 m de profondeur..

Cette mission Précontinent III a été en partie financée par le Bureau de Recherche Pétrolière.

L’un des concepteurs de ce projet, notamment pour l’architecture et l’aménagement de l’habitat fut Mr Jean Charles Roux.

La personne chargée de l’équipement de plongée à récupération des gaz était Davso.

Environ 150 personnes y travailleront durant près de 6 mois (marins, plongeurs et 30 ingénieurs). Il y aura des électriciens, des mécaniciens, des biologistes, des physiologistes, des médecins.

Mission: faire vivre 6 hommes par -100 mètres pendant 3 semaines avec des sorties quotidiennes entre -100 et -120 mètres de fond. Ces sorties seront consacrées à des travaux sur des installations pétrolières et des observations scientifiques.

Maison sphérique de 5.70 m de diamètre
Matricule : EP3
Poids de l’ensemble tout équipé 130 tonnes
Poids de la sphère équipée 25 tonnes
Volume intérieur : 100m3
Épaisseur tôle d’acier: 20 mm
L’enveloppe de la maison peut résister des pressions intérieures ou extérieures de 20 à 30 Kg/cm2.
Elle fut éprouvée par le service des mines à 31Kg/cm2.
Panneau supérieur ouverture: diamètre 1,10 m

Sas d’entrée (sorte de tube cylindrique vertical : diamètre 0,80 m pour 1,20 m de haut)

Le sas est obstrué côté intérieur par un panneau pouvant résister à la pression. Une fois la pose au fond effectuée et jusque juste avant la remontée ce panneau peut rester ouvert pour assurer les sorties à l’extérieur de l’habitat. PC3 est une sphère formée de 13 éléments d’acier de 20mm assemblées soigneusement fixé à un châssis de 14 m sur 8 m. Côté extérieur un second panneau peut tenir la même pression dans le sens inverse.

La sphère fut construite directement dans le port de Nice puis acheminée à Monaco pour une première expérience.

PC3 doit résister à la pression d’épreuve de 31 atmosphères. Son remorquage se fera par la mer à la vitesse de 2 nœuds. Sa conception et sa réalisation se fit sous le contrôle du Commandant Jean Alinat et de Yves Bousquet.

Les procédures de compression et de décompression, ainsi que les choix de paramètres de l’atmosphère résultent des expériences et des études de physiologie hyperbare menées jusqu’à 130 m dans les caissons hydropneumatiques du Centre d’Études Marines Avancées à Marseille sous la direction du Professeur Jacques Chouteau. Sujets d’expérience : Jacques Chouteau et Charlie Aquadro.

PC3 est indépendante de son navire d’accompagnement. La sphère sera elle, reliée à la côte par de longs (700m) câbles électriques et téléphoniques dont un téléscripteur précurseur du Télex ! Elle sera totalement indépendante pour ce qui est des gaz respiratoires et la nourriture si ce ne sont quelques salades et produits frais descendus par les cocottes-minutes avec le courrier….

PC3 est capable de refaire surface d’elle-même ; pour ce faire il suffit aux océanautes de vider l’eau des ballast avec de l’air comprimé et de larguer les lests de grenaille d’acier, mais uniquement après avoir soigneusement refermé la porte intérieure inférieure et vérifier sa bonne étanchéité pour conserver la pression y compris jusqu’en surface.

La sphère est maintenue par le fond grâce à son lest de 1400 sacs de 25 kg de billes d’acier.

Les repas congelés avaient été fournis et préparés par les chefs de la société d’Air France.

L’habitat est constitué de 2 niveaux séparés par un escalier en colimaçon de 7 marches:

  • Rez-de-chaussée : D’un côté se trouve 6 cabines individuelles équipées d’une couchette et d’une lampe de chevet. Une cloison médiane sépare les chambres du le secteur nommé salle humide qui comprend, les douches, les toilettes, le local où sont déposés les scaphandres et les tenues de plongées ainsi que le sas de plongée.
  • A l’étage : salle de séjour, bibliothèque, atelier, laboratoire, tableau électrique, cuisine et le système de cryogénie.

La salle de séjour : Emplacement des « ordinateurs », table de 7 couverts, batterie de bouteilles d’oxygène, cryogénérateur, meuble imposant, des appareils et des instruments de mesure et de contrôle.

Atmosphère : 98% hélium et 2% d’oxygène

L’inconvénient de l’utilisation de l’hélium est l’obligation pour les océanautes de porter des vêtements de plongée isolants spéciaux, faute de finir gelés plus vite qu’ils l’auraient cru, d’autant plus qu’il n’y avait pas de système de réchauffage des gaz non jugés nécessaires à cette époque.

Autre problème avec l’hélium, les appareillages électriques faute d’être convenablement bien isolés s’affolaient littéralement de façon incroyable.

Afin de purifier l’air respiré par les océanautes et supprimer tout risque d’empoisonnement par le gaz carbonique, le classique filtre à chaux sodée devait être remplacé par un cryogénérateur « Air Liquide Philips »

Cryogénérateur : générateur de froid à circuit fermé, brassant constamment l’atmosphère en solidifiant au passage le gaz carbonique et devant liquéfier les autres gaz parasites, ensuite, une fois séparés et réchauffés ils pouvaient être évacués dans l’océan. Cet appareil n’a pas fonctionné comme prévu et l’épuration du gaz carbonique a été réalisée avec des sacs de chaux sodée.

La mission fut une totale réussite et se termina le Dimanche 17 Octobre.

Il resta dans les projets de JYC à réaliser Pré continent 4 et il a déclaré dès la fin de l’expérience que Précontinent 4 serait mobile ….. Argyronète ????

Retour à Marseille de La Calypso pour de nouveaux travaux, le 18 décembre.

La sphère:
La sphère de séjour possède 3 hublots de 140 MM de diamètre. Son volume habitable est de 100m3 sur ces 2 niveaux.

Le Bâti :

Bâti métallique rectangulaire constitué de 2 ballasts cylindriques faisant chacun 7 m de long pour 1.90 m de diamètre soit un volume de 21m3. Ces deux ballasts sont réunis par 2 caissons contenant le lest (lest permanent 40 tonnes de ferrailles et le lest largable de sécurité de 32 tonnes de grenailles) reposant sur 4 pieds de longueur réglable permettant d’assurer l’horizontalité lors de la dépose au fond. Ces pieds sont réglables par un coulissement dont l’amplitude maximum atteint 2 mètres. Chaque pied repose sur une plaque de 4m2 destinée à ramener à une valeur faible la pression unitaire sur le fond vaseux. Cette plaque est largable afin de faciliter le décollement du fond à la fin de l’expérience.

Cet ensemble lest-ballast permet de donner à la sphère une valeur de flottabilité variable comprise entre +15 tonnes (ballast plein d’air) et -30 tonnes (ballast plein d’eau).

Pour faire descendre la structure au fond de la mer on introduit dans les ballasts la quantité d’eau nécessaire pour rendre sa flottabilité légèrement négative (0.5 à 1 tonnes), ensuite elle descend seule du fait de la compression de l’air des ballast qui diminuent de volume et réduisent encore la flottabilité de l’habitat.

Le Châssis:

Il est chargé de bouteilles de gaz comprimé:

  • 8 bouteilles de 55m3 d’air purge ballasts
  • 30 bouteilles de 10 m3 d’hélium de réserve
  • 3 bouteilles de 50 m3 d’oxygène
  • réserve d’eau douce (réservoir de 8 m3)
  • 1 cassier à vivres

Le carénage du châssis est composé de panneaux de tôles amovibles et comporte une dérive (pour contrôler les mouvements pendant les phases de remorquage) qui peut être remplie de gaz respirable et qui donc est aussi prévue comme refuge temporaire en cas de devoir évacuer la sphère en urgence.

2 tourelles Galeazzi sont disposées de chaque côté de la dérive et font fonction de caisson d’évacuation de secours pour les océanautes. En cas de problème et de remontée rapide, ceux-ci pourront y pénétrer et ainsi se réfugier, larguer une élingue disponible à côté de chacune et pouvoir être remontés en surface en toute sécurité et sans subir de décompression. Le caisson du port de Monaco comporte un dispositif de clampage permettant un transfert sous pression depuis les tourelles.

Dans la maison:

Pression ambiante de 11 atmosphères absolues : 97% hélium; 2% oxygène; -1% azote et -0,005% gaz carbonique.

La température ambiante est de +31 degrés et la température de la mer est elle de +13 degrés.

La sphère est recouverte à l’intérieur d’une couche de 4 cm de mousse polyuréthane (écran thermique). La partie de la sphère se trouvant sous le plancher inférieur est laissée à nue afin de faire fonction de paroi froide et ainsi maintenir l’humidité ambiante par condensation.

Le chauffage est assuré par des radiateurs électriques obscurs et par 2 infrarouges situés au niveau du sas de plongé afin de réchauffer les plongeurs dès leur retour.
Le CO2 est éliminé grâce au passage d’un débit continuel du gaz atmosphérique (40 m3/h) à travers un filtre à granulés de chaux sodée.
Contrôle de l’atmosphère: Un analyseur par spectrométrie de masse, un autre par chromatographie en phase gazeuse et des tubes colorimétriques indicateurs de CO2
La nourriture: mets congelés, conserves, légumes conditionnés en caisson réfrigéré (+2 degrés).
Le congélateur et le réfrigérateur sont alimentés par le cryogénérateur.
Énergie: Branchement réseau EDF permet envoyer 2 lignes triphasées.
La première est directe de 127/220 V. Elle alimente les appareils vitaux et l’éclairage.

L’autre ligne transporte l’énergie sous 1000 V et nécessite 2 transformateurs électriques 220/1000 V. Cette ligne alimente les charges importantes mais non permanente dont le cryogénérateur, les compresseurs, le système de chauffage, l’éclairage extérieur….

Transmission vidéo:
Télévision 4 câbles coaxiaux relient les 2 caméras intérieures et les 2 caméras extérieures de la maison sous la mer au PC de surveillance au Cap Ferrat.

Téléphone:
2 téléphones
1 interphone secteur
1 paire de micro-haut-parleur avec correcteur de « parler-hélium ».
1 téléscripteur électrique d’urgence.

Télétransmission:
Les données physiques et physiologiques sont transmise au PC sous forme analogique par le biais d’un câble de 130 conducteurs vers le PC du Cap Ferrat; d’autres sont envoyées à partir de du Cap Ferrat par le biais Hertzien ou par bandes perforées à un ordinateur IBM 1620 situé au Musée de Monaco.

Système de plongée:
Le système de plongée utilisé est un narguilé double tubes qui fonctionne en circuit fermé avec la sphère.

1 compresseur (5cv) fournit le gaz de la maison aux plongeurs par un tuyau (+ 4 bars) tandis que les gaz expirés sont ramenés dans la sphère par un second tuyau jusqu’à un dépresseur ( 4 à 5 bars) de 2 cv.

Utilisation de cocottes-minutes pour faire parvenir dans le fond de la mer du matériel, des courriers, des vêtements propres et bien d’autres choses dont 1 cactus. Il y avait 2 tailles de cocottes: 20 litres et 80 litres. Une ancre de 7 tonnes maintient le câble fixé sous une bouée immergée à 10 mètres permet d’envoyer les cocottes de transports le long du câble. Les plongeurs sortent de la maison pour les récupérer et les ouvrir dans la maison après équilibration des pressions.

Les océanautes ont amenés avec eux dans la maison de PC3 des poissons rouges vivants ainsi que des grenouilles. L’une d’entre elle se sauva et se réfugia dans l’égouttoir à vaisselles ou elle se blessa. L’histoire ne nous dit pas si elle a survécu.

Lors de cette mission JYC essaya inlassablement de communiquer avec son fils Philippe qui lui s’obstinait à lui dire une chose importante, mais à cause de l’hélium la discussion de ce dernier restait totalement inintelligible. A bout d’argument, Philippe Cousteau écrit sur un papier le mot CASSE qu’il dispose devant une des caméras de surveillance , par ce truchement, il réussit à faire comprendre à son père le Commandant que le film de sa caméra était cassé et qu’il fallait lui en faire parvenir un autre dans les plus brefs délais.

dessin réalisé par Mrv Jean Charles Roux


plan de PC 3 donné par Mr Yves Omer


document de Mr Jean Charles Roux

En Aout 1966, à l’instar de la mission que JYC est en train de préparer, il envoie Dumas, Kiki et Canoé Kientzy replonger sur le site des Boue rouge , ensuite un avion de Péchiney transporte les plongeurs sur le futur site de déversement de la futur usine Péchiney qui s’intallera en Italie. Le site de plongée sera Aspra Spitia.

Rencontre avec le futur directeur de l’usine Mr Lugagne.